Tour de vis fiscal et double langage : le vrai visage de la politique de François Hollande

Publié le 27 Juin 2012

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Alors que la Commission Européenne, la Cour des Comptes et l’Inspection des finances ont lancé un appel à François Hollande lui demandant de réduire les déficits et de rendre notre pays plus compétitif, le gouvernement Ayrault n’a cessé pendant la période précédant les élections de promettre une multitude de cadeaux électoraux coûteux et démagogiques dans un seul but : gagner les législatives. L’UMP avait prévenu : après le « plan A » des cadeaux, viendrait dès juillet le « plan B » des impôts, un plan caché qui toucherait violemment les classes moyennes. Quelques jours après la victoire des socialistes, le plan B ne s’est pas fait attendre : un choc fiscal de près de 30 Mds€ est dans les cartons…

 

 

 

 

I. Une semaine après les législatives, le « plan A » des socialistes ne dissimule plus le « plan B » : un véritable tour de vis fiscal pour les entreprises et les ménages.

 

Depuis son élection en mai, selon le chiffrage du rapporteur du budget, Gilles Carrez,

François Hollande a déjà prévu 20 milliards de dépenses publiques  supplémentaires. Une avalanche de promesses dénuées de courage qui seront financées dès juillet par un tour de vis fiscal sans précédent :

 

Martine Aubry avait déjà vendu la mèche en déclarant le 4 juin sur France 2 : « Nous, nous pensons qu'il y a d'énormes marges de manoeuvre en faisant rentrer des impôts complémentaires. » C’est clair : les 20 milliards de dépenses publiques supplémentaires prévues par les mesures socialistes, c’est la promesse d’au moins 20 milliards d’impôts en plus pour les ménages comme pour nos entreprises !

 

Le retour partiel à la retraite à 60 ans qui ne concernera que 100 000 personnes est inquiétant. Alors que nous vivons plus longtemps et il est normal de travailler plus longtemps afin de pouvoir financer notre système des retraites. Mais la gauche préfère faire  financer cette mesure par une hausse des cotisations de tous les salariés et des entreprises. Concrètement, un couple où chacun gagne 1600€ devra débourser 250€ de plus chaque année. Une baisse des salaires nets mais aussi un alourdissement du coût du travail qui va peser sur notre compétitivité et sur l’emploi.

 

Le coup de pouce au SMIC est à mettre en parallèle avec la hausse des cotisations salariales, la taxation des heures supplémentaires, l’augmentation des charges des indépendants, artisans et commerçants.

 

La suppression des heures supplémentaires exonérées d’impôts va fortement pénaliser les salariés, les employés, les ouvriers. Grâce à cette mesure, un ouvrier qui travaillait 2h de plus par semaine pouvait toucher 150€ de plus par mois ! C’est aussi un coup dur pour les entreprises qui perdront leurs allègements de charges. Encore une entrave à notre compétitivité.

 

L’augmentation des droits de succession, soit une réduction de 37% de l’avantage fiscal sur les donations est un très mauvais signal envoyé aux Français. En clair, le PS pour financer ses promesses n’a aucun remord à taxer le fruit de toute une vie de travail que des parents voudraient transmettre à leurs enfants. C’est à l’opposé de la revalorisation du travail que nous voulons porter. _

 

La hausse de 25% de l’allocation de rentrée scolaire sera financée par une baisse du quotient familial, premier pas vers la remise en cause de notre politique d’aide aux familles !

 

II. Au tour de vis fiscal, s’ajoute le double langage permanent de François Hollande.

 

Une semaine après la victoire des socialistes aux législatives, François Hollande révèle son vrai visage : confronté à la nécessité de la rigueur budgétaire, il revient sur bon nombre de ses promesses qu’il avait maintenues durant sa campagne alors que nous avions démontré leur inanité.

 

Le coup de pouce au SMIC est une supercherie ! D’après Les Echos, la hausse du SMIC devrait être limitée à 2% au 1er juillet. Avec une inflation constatée depuis novembre dernier et qui a servi au calcul de la dernière hausse légale ayant atteint 1,4%, le vrai coup de pouce serait donc de 0,6 point… soit concrètement un peu plus de 27 euros de gain mensuel pour le salarié ! Un gain qui risque d’être absorbé par la hausse des charges et des impôts en parallèle…

 

La tranche à 75% pour les revenus à 1 million d’euros, promesse phare de François Hollande, est déjà repoussée à octobre… c’est Jean-Marc Ayrault qui avait justifié cette décision, déclarant sur LCP le 13 juin : « Ne cachons pas la dureté de la situation. On ne fera rien qui casse la croissance ». Nous n’avions cessé de le dénoncer : cette mesure est clairement la porte ouverte à l’évasion fiscale de nos plus hauts revenus qui risqueraient d’aller payer des impôts ailleurs ! Résultat : une perte de recettes qui seraient directement répercutée sur les impôts des classes moyennes… Une mesure irresponsable qui a suscité l’ironie de David Cameron en marge du G20 au Mexique déclarant : « Quand la France instituera un taux de 75% pour la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu nous déroulerons le tapis rouge, et nous accueillerons plus d'entreprises françaises, qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni.» « Cela paiera nos services publics et nos écoles »…

 

Des coupes drastiques dans les dépenses de l’Etat qui se manifesteront par le non-remplacement de 2 fonctionnaires sur 3 partant à la retraite. Que n’a-t-on pas entendu lorsque Nicolas Sarkozy avait mis en place le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ? Les socialistes n’avaient pas de mots assez durs pour condamner cette politique.

La réalité, c’est que pour tenir ses objectifs de baisse des déficits tout en créant 65 000 postes dans l’Education, la Justice, la Police et la Gendarmerie, François Hollande envisage d’aller plus loin avec le non remplacement de 2 fonctionnaires sur 3 partant à la retraite dans les ministères qu’il considère « non prioritaires », comme la Santé, le Travail ou la Défense. Où est la cohérence de François Hollande ?

 

François Hollande a multiplié les promesses pour se faire élire et pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Désormais, les Français vont devoir payer la note… Nous appelons François Hollande à la responsabilité : la priorité aujourd’hui doit être la lutte contre le chômage. Elle ne s’obtiendra qu’à une seule condition : rendre notre pays plus compétitif plutôt que d’augmenter les impôts et les dépenses.

Rédigé par JA BENISTI

Publié dans #Assemblée nationale

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